Libérer les traductions du domaine public sous Creative Commons : trois exemples de réalisation

 » L’un des intérêts majeurs du domaine public est qu’il favorise la production de nouvelles adptations des oeuvres, et notamment leur traduction. Mais l’entrée dans le domaine public d’oeuvres littéraires écrites en langue étrangère peut n’avoir en pratique que peu d’incidences pour le public français. En effet, les traductions de ces oeuvres sont considérées comme des oeuvres dérivées et protégées à ce titre pendant 70 ans après la vie des traducteurs (…)

En janvier 2012, j’avais écrit un billet pour essayer d’inciter à la production de traductions en français sous licence Creative Commons d’oeuvres étrangères appartenant au domaine public. J’avais alors en tête l’exemple du projet Musopen, qui a réussi à financer par le biais du crowdfunding l’enregistrement par un orchestre de morceaux de musique classique, placés sous licence Creative Commons. L’intérêt est d’ouvrir les droits voisins d’interprètes et de producteurs qui demeurent sur la plupart des enregistrements de musique classique pour permettre la réutilisation.

La démarche me semblait excellente et le champ de la traduction littéraire pouvait tout aussi bien faire l’objet d’expérimentations similaires. Mais la traduction est également une opération complexe, nécessitant un haut niveau de compétences et il n’est pas si simple de lancer des initiatives en la matière. Un peu plus d’un an et demi après ce premier billet, il se trouve que plusieurs projets de traduction d’oeuvres du domaine public ont été placés par leurs promoteurs sous licence Creative Commons ces dernières semaines. Je tenais à la fois à les saluer et à essayer de susciter peut-être des vocations dans le domaine des traductions ouvertes (…)

Le dernier exemple que je voudrais citer est intéressant, car il repose sur un processus collaboratif mis en place pour traduire les textes en ligne. Le professeur Yann Houry s’était déjà signalé en créant un manuel de français de 4ème pour Ipad, diffusé gratuitement et placé sous licence Creative Commons CC-BY-NC-SA (…)

Avec l’essor du crowdfunding, on pourrait imaginer de lancer une initiative un peu similaire à Musopen, pour constituer une bibliothèque de traductions libres. Cela pourrait donner un Tradopen, qui occuperait un créneau intéressant (…) « 

source > scinfolex, Aka Lionel Maurel, 13 juillet 2013

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