La recherche, l’avenir de l’Europe

« Au premier semestre 2022, pour la première fois depuis 2008, la France prendra la tête du Conseil de l’Union européenne (UE). Avec un objectif : construire une Europe « plus solidaire et plus souveraine ». Un projet commun du trio formé avec deux autres États membres, République tchèque et Suède, qui prendront le relais de la France par la suite1. Ce programme, qui doit être détaillé par le chef de l’État en décembre, s’organise autour de trois enjeux prioritaires : relance, puissance et appartenance.
« La présidence du Conseil par la France (PFUE) intervient à un moment crucial, où l’Europe repense son futur », note Jean-Éric Paquet, directeur général Recherche et Innovation (R&I) de la Commission européenne (CE). (…)
Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) français, les piliers « Europe au carré », « Europe globale » et « Jeunesse d’Europe » ont été proposés pour faire écho aux enjeux de la PFUE. (…)
La place et la puissance de la recherche européenne dans le monde seront au cœur du deuxième pilier, « Europe globale ». En tant que premier bénéficiaire européen des programmes-cadres de la recherche et de l’innovation, le CNRS incarne cette puissance, certifie son président-directeur général Antoine Petit : « Notre force de frappe unique est un atout majeur pour le rayonnement et l’attractivité de la France et de l’Europe à l’international. » (…)

Une crise qui pousse à ouvrir la science

La science ouverte est en effet une « priorité de l’Europe depuis 2015, indispensable pour répondre aux enjeux globaux d’aujourd’hui et de demain », affirme Sylvie Rousset, directrice des données ouvertes de la recherche au CNRS. L’UE, dont les financements accélèrent « un mouvement mondial porté par les scientifiques », questionne donc « tous les enjeux de la science ouverte » : publications, données, compétences et formations des scientifiques, nouvelle manière de faire de la recherche en s’appuyant sur les outils dérivés de l’intelligence artificielle, indicateurs et évaluation. Chaque État membre doit par exemple développer une politique nationale de science ouverte, comme l’a fait la France, et l’accès ouvert est exigé pour tout article résultant de recherches financées à plus de 50 % par des fonds publics. Un objectif ambitieux repris par le CNRS, qui vise les 100 % de publications scientifiques en accès ouvert dans ce même cadre.
« Pour les projets européens, un plan de gestion des données est aussi obligatoire pour rendre possibles leur partage et réutilisation. « Lors de la pandémie de Covid-19, la science a pris le tournant de l’ouverture et de la collaboration », se félicite Jean-Éric Paquet pour qui le partage de la recherche et cette collaboration globale « sans précédent » ont joué un rôle dans la compréhension du virus et l’approbation des premiers vaccins moins d’un an après le début de la pandémie. (…) »

source > cnrs.fr, 9 décembre 2021

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