Construire la diplomatie scientifique européenne

« Le projet européen InsSciDE, coordonné par le CNRS, souhaitait contribuer à l’invention d’une diplomatie scientifique partagée pour l’Union européenne. Après cinq ans de travail, la EU Science Diplomacy Alliance dont il est co-fondateur prend le relais.
(…) La science ouverte au cœur des enjeux
La diplomatie scientifique passe aussi par la diffusion, la plus large possible, des connaissances scientifiques. Le multilinguisme – promouvant d’autres langues que l’anglais pour faciliter la multiplicité des connaissances –, l’inclusion des savoirs locaux et traditionnels, et bien sûr la science ouverte – entre scientifiques et vers la société – en font donc partie. Ces trois éléments ont été discutés lors du colloque. Avec une question centrale : les nouvelles manières de faire de la science et les nouvelles exigences auxquelles elle tente de répondre peuvent-elles influencer la diplomatie ? Et l’inverse est-il possible ? L’Unesco a d’ailleurs fait plusieurs recommandations3  sur ces sujets qui sont fortement liés les uns aux autres et influent aussi les discussions sur l’évaluation de la recherche.

La crise du Covid-19 fut un parfait exemple de ces enjeux, avec une conversation scientifique internationale largement accélérée par la science ouverte et majoritairement en anglais, mais avec aussi la nécessité de traduire ces connaissances dans le contexte national pour mieux en faire comprendre les enjeux et les implications aux législateurs et publics. « Nous devons nous en inspirer pour mieux avancer sur les grands défis comme le changement climatique », a souhaité Norbert Hounkonnou, président du réseau des académies scientifiques africaines (NASAC4 ), insistant sur des pratiques plus inclusives et une approche systémique mondiale. Directrice de la Direction des données ouvertes de la recherche du CNRS, Sylvie Rousset, invitée de la table ronde dédiée, a aussi rappelé l’engagement du CNRS en matière de sciences ouvertes et l’effet d’entraînement sur l’ensemble de l’écosystème de recherche français : aujourd’hui plus de 80 % des publications issues d’unités de recherche dont le CNRS est une tutelle sont disponibles en accès libre. Un succès qui ne pourrait avoir lieu sans implication politique et diplomatie aux niveaux national, européen et mondial. (…) »

source > cnrs.fr, 25 juillet 2022

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