« L’acquisition du livre numérique relève d’un droit d’usage »

« Le numérique peine à s’installer dans les bibliothèques. La faute à un catalogue encore sommaire, un cadre juridique et un modèle économique pour les éditeurs inexistants.

Interview croisée de Nicolas Gary, directeur des publications d’Actualitte.com et Benoît Epron, directeur de la recherche à l’ENSSIB. Rencontre dans le cadre de l’émission L’Atelier numérique (…)

Il faudrait des DRM, dans ce cas?

Nicolas Gary :C’est peut-être la première fois que les DRM auraient du sens. On pourrait, par exemple, tabler sur un type d’offre à DRM chrono-dégradables. Mais la question du modèle économique se pose. Un ouvrage papier se gâte au fil des utilisations, un ouvrage, non. La schizophrénie des éditeurs aujourd’hui est de dire : « J’ai peur pour mon modèle économique. »

Pour un livre papier, ce n’est pas l’éditeur qui traite en direct avec les bibliothèques mais le libraire. A la vente, on reverse à l’éditeur, et à l’auteur. Le circuit est bien rodé. Pour le livre numérique, il n’y a pas ce circuit-là. Si l’éditeur ne sait pas comment il va se rémunérer, comment il va peut-être éventuellement envisager de rémunérer son auteur, il préfère ne pas avoir d’offre (…) »

source > atelier.net, Lila Meghraoua, 7 avril 2014

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